Dyslexie : comment reconnaître les signes chez son enfant ?

Dyslexie : comment reconnaître les signes chez son enfant ?

Beaucoup de parents s’inquiètent lorsque leur enfant peine à apprendre à lire ou à écrire. Est-ce un simple retard, une étape passagère, ou le signe d’un trouble plus spécifique comme la dyslexie ou la dysorthographie ? Comprendre ces troubles, savoir repérer les signaux d’alerte et agir précocement est essentiel pour accompagner son enfant dans son parcours scolaire et quotidien.

Dyslexie et dysorthographie : de quoi parle-t-on ?

Les troubles « dys » en général

La dyslexie et la dysorthographie font partie des troubles spécifiques du langage et des apprentissages, communément appelés « troubles dys ». Parmi eux figurent également la dyscalculie (difficultés en mathématiques), la dyspraxie (trouble de la coordination) et la dysphasie (trouble du langage oral).

Ces troubles trouvent leur origine dans le développement cérébral et, dans certains cas, présentent une composante génétique. Ils touchent environ 8 % des enfants d’une classe d’âge, avec une proportion non négligeable présentant plusieurs troubles combinés.

Dyslexie et dysorthographie : quelles différences ?

  • Dyslexie : trouble de l’acquisition de la lecture, qui rend difficile le décodage des mots et ralentit la compréhension.
  • Dysorthographie : difficultés persistantes en orthographe et expression écrite, souvent associées à la dyslexie mais parfois isolées.

Chaque enfant exprime ces troubles différemment : certains peinent à lire des phrases simples, d’autres comprennent à l’oral mais accumulent des fautes à l’écrit.

Les premiers signes qui doivent alerter

Avant 6 ans : surveiller le langage oral

Dès la maternelle, certains indices peuvent éveiller l’attention :

  • Retard de parole ou expression orale peu compréhensible après 3 ans.
  • Difficulté à mémoriser de nouveaux mots.
  • Lenteur persistante dans l’acquisition du vocabulaire.

À ce stade, il ne s’agit pas de poser un diagnostic mais de rester attentif. Une consultation auprès du médecin traitant puis, si nécessaire, un bilan orthophonique permettent de suivre l’évolution.

À l’école primaire : des difficultés en lecture et écriture

Au CP, les exigences scolaires révèlent souvent les premiers signes :

  • Difficultés à associer sons et lettres.
  • Lecture très lente et laborieuse.
  • Erreurs fréquentes dans le déchiffrage de mots courants.

Ces efforts constants entraînent souvent fatigue, perte de motivation et parfois repli sur soi face aux exercices de lecture.

Manifestations typiques de la dyslexie/dysorthographie

  • Confusions entre sons proches ou lettres similaires (p/b, d/t…).
  • Omissions ou ajouts de lettres lors d’une dictée.
  • Inversions de syllabes ou de mots.
  • Faible mémorisation des mots et orthographe instable.
  • Phrases grammaticalement confuses à l’écrit.

Ces symptômes peuvent coexister avec des compétences préservées, par exemple une aisance à l’oral ou en mathématiques.

Dépistage et diagnostic

Des bilans à différents âges

Le dépistage peut commencer très tôt, surtout en cas d’antécédents familiaux :

  • Vers 2-4 ans : suivi du développement du langage oral.
  • Autour de 6 ans : vérification des bases de la lecture.
  • Entre 7 et 9 ans : consolidation des compétences, repérage des troubles persistants.

Tableau récapitulatif des signes d’alerte

Signe observé Âge fréquent d’apparition Type de difficulté principale
Retard de parole / discours peu compréhensible Avant 6 ans Acquisition du langage oral
Lecture lente, erreurs fréquentes Fin de CP et après Mise en place incertaine de la lecture
Inversions ou omissions de lettres École élémentaire Dyslexie / dysorthographie installée
Fautes d’orthographe persistantes CE1-CE2 et après Dysorthographie avérée

Comment se déroule le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur :

  • Un bilan orthophonique complet, parfois complété par d’autres évaluations (psychologique, psychomotrice).
  • L’analyse de la persistance des difficultés, notamment à la fin du CE1.
  • Un travail pluridisciplinaire associant enseignants, parents, médecin et spécialistes.

Que faire si l’on suspecte une dyslexie ?

Les premiers gestes à adopter

  • Échanger avec les enseignants : ils observent quotidiennement les difficultés scolaires.
  • Consulter un médecin traitant : pour orienter vers un orthophoniste.
  • Demander un bilan orthophonique : afin d’obtenir une évaluation précise et objective.

L’importance d’une prise en charge précoce

La dyslexie ne disparaît pas, mais une prise en charge adaptée permet à l’enfant de progresser et de développer des stratégies de compensation. Plus l’intervention est précoce, plus elle limite les impacts sur la scolarité et la confiance en soi.

Un accompagnement personnalisé

Selon les besoins, le suivi peut inclure :

  • Des séances d’orthophonie régulières.
  • Des aménagements pédagogiques à l’école (temps supplémentaire, textes adaptés).
  • Le soutien de la famille pour valoriser les réussites et éviter la démotivation.

Comment accompagner un enfant dyslexique au quotidien ?

À l’école

Les enseignants peuvent adapter leurs pratiques :

  • Proposer des supports écrits plus clairs et aérés.
  • Favoriser la lecture à voix haute pour améliorer la fluidité.
  • Utiliser des outils numériques (logiciels de lecture, dictée vocale).

À la maison

Les parents peuvent :

  • Lire régulièrement avec l’enfant pour l’encourager.
  • Valoriser ses points forts (oral, logique, créativité).
  • Aménager un environnement calme et rassurant pour les devoirs.

Le rôle de la confiance en soi

Les troubles dys sont souvent associés à un sentiment d’échec. Restaurer la confiance en soi de l’enfant est aussi important que le travail sur la lecture et l’écriture.

En conclusion

Reconnaître la dyslexie chez un enfant repose sur l’observation de signes précoces, la vigilance partagée entre famille et école, et la confirmation par un professionnel de santé.

Un dépistage précoce et un accompagnement adapté permettent de transformer ce qui pourrait être un frein en une opportunité de développement personnel. Avec un suivi personnalisé, un environnement bienveillant et des outils adaptés, chaque enfant peut progresser et s’épanouir malgré la présence d’un trouble dys.